lundi 9 avril 2012

L'autre Marseille


Découvrir Marseille autrement et passer une soirée mémorable. Itinéraire autour de quelques bons plans locaux méconnus du grand public où la culture du « fait-maison » prime.

Des photographies variées surplombent les murs du Duke.

Fringale naissante ? Besoin omnipotent de répondre au gargouillement de votre ventre ? Trois lieux rares vous feront découvrir Marseille autrement. Il est 16h, votre circuit gustatif peut commencer.
Notre-Dame du Mont, près de la paroisse, je découvre un salon de thé répondant au nom de Biscuit & biscuit (9 rue de Lodi). De prime abord, l’endroit peut paraître cosy. La décoration, chaleureuse, fait maison de poupées. Aux murs roses répondent des fauteuils rembourrés, des chaises métalliques, des tables en bois et quelques boites rouges, en fer, remplies de thés. Dans un coin, des céramiques suspendues. Elles ont été peintes par les clients, eux même, lors d’ateliers de création. L’industriel s’efface alors et laisse place au fait-maison. A la vue de la carte, des noms, certes étranges, mais originaux. Du thé aux mille parfums ; Yunnan Pu Ehr Mandarin, Gen Mai Cha. J’opte pour un Destination Bangkok. Infusion de mangue, litchi, goyave et papaye, l’exotisme caresse vos papilles. Je commande ensuite parmi les cupcakes, muffins et cookies, une tarte aux pommes. Fraîchement sortie du four, la pâte brisée vous fond dans la bouche, le goût de la cannelle mêlée au fruit chaud titille la langue. Bref retour dans une cuisine de grand-mère.

Rassasiée, je marche. Vers 19h, je me retrouve rue d’Endoume, face cachée du Vieux-Port. Sur la devanture d’un bar, une tête de mort moustachue avec un chapeau haut de forme : le Duke, ouvert depuis 1 an. Je prends place sur des banquettes rouges, genre années 80. L’esprit rock est très présent, la musique confirme cette tendance. Des clichés variés : hippies, surfeurs, JFK, des paysages, des motos, Audrey Hepburn, etc. Aux antipodes, un lustre en cristal illumine la salle.
Une bouteille «du meilleur planteur» vous est servie pour seulement une dizaine d’euros. La boisson alcoolisée des Caraïbes offre un doucereux mélange de fruits, rhum et épices. Le serveur crie « vous verrez ça passe bien ». En effet, ça passe très bien même. Tatouages, dreadlocks, tee-shirt floqué Jamaïque, le barman fait également parti de ce singulier spectacle. Pendant ce temps, la clientèle très diverse afflue. Les rires et les hurlements des trentenaires en costards-cravate, étudiants et même quelques sexagénaires ravivent la salle. L’animation de la soirée, c’est un blind-test, dispositif hebdomadaire. Pas de place pour le carcan habituel ! Ardoises et craies en mains, tout le monde y participe.

Chez Etienne ou la nette «  impression d’être chez la mama ! »

            21h, l’heure du dîner sonne. « Va Chez Etienne, m’a-t-on suggéré, tu auras l’impression d’être chez la mama italienne ». Bon petit coin, pas trop loin, pas trop cher. Situé dans le quartier du Panier, j’ai galéré à le trouver : ils n’ont pas de téléphone. Au bout de 492 marches, 3 ou 4 « savez-vous où est la rue Laurette ? » et 1 kilo en moins, vous y êtes enfin arrivé.
Le restaurant est traditionnel. Des photos, des vieux articles, des publicités ornent les murs et des nappes à carreaux recouvrent les tables. Ne vous étonnez pas de voir de fidèles habitués discuter vivement avec le patron. Fondé en 1943, c’est la 3ème génération résidente. Quand on aime l’ambiance familiale, ici, on est servi. Un monde où ça bouge et ça crie, loin des conventions.
A table, la serveuse me demande ce que je veux boire. « On n’a pas grand chose » m’annonce-t-elle, très vite. Pour la nourriture, j’ai quand même insisté pour voir la carte. Finalement, une liste de 4 ou 5 plats à prendre seul ou à partager comme la pizza au fromage ou aux anchois, les gnocchis frais, sauce tomate fraîche et boulettes et les supions frits. Le personnel vient souvent s’assurer de la qualité de notre soirée. « C’est parfait ! » je rétorque à chaque fois.
La soirée se termine sur une note légère et sucrée grâce à une Panna cotta, là encore préparée par leur bon soin. Sortie voluptueuse, la nuit ne fait que commencer.

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