Découvrir Marseille autrement et
passer une soirée mémorable. Itinéraire autour de quelques bons plans locaux
méconnus du grand public où la culture du « fait-maison » prime.
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| Des photographies variées surplombent les murs du Duke. |
Fringale
naissante ? Besoin omnipotent de répondre au gargouillement de votre ventre ?
Trois lieux rares vous feront découvrir Marseille autrement. Il est 16h, votre
circuit gustatif peut commencer.
Notre-Dame
du Mont, près de la paroisse, je découvre un salon de thé répondant au nom de Biscuit & biscuit (9 rue de Lodi). De
prime abord, l’endroit peut paraître cosy. La décoration, chaleureuse, fait
maison de poupées. Aux murs roses répondent des fauteuils rembourrés, des
chaises métalliques, des tables en bois et quelques boites rouges, en fer, remplies
de thés. Dans un coin, des céramiques suspendues. Elles ont été peintes par les
clients, eux même, lors d’ateliers de création. L’industriel s’efface alors et
laisse place au fait-maison. A la vue de la carte, des noms, certes étranges,
mais originaux. Du thé aux mille parfums ; Yunnan Pu Ehr Mandarin, Gen
Mai Cha. J’opte pour un Destination
Bangkok. Infusion de mangue, litchi, goyave et papaye, l’exotisme caresse vos
papilles. Je commande ensuite parmi les cupcakes, muffins et cookies, une tarte
aux pommes. Fraîchement sortie du four, la pâte brisée vous fond dans la
bouche, le goût de la cannelle mêlée au fruit chaud titille la langue. Bref
retour dans une cuisine de grand-mère.
Rassasiée,
je marche. Vers 19h, je me retrouve rue d’Endoume, face cachée du Vieux-Port.
Sur la devanture d’un bar, une tête de mort moustachue avec un chapeau haut de forme :
le Duke, ouvert depuis 1 an. Je prends place sur des banquettes rouges, genre
années 80. L’esprit rock est très présent, la musique confirme cette tendance.
Des clichés variés : hippies, surfeurs, JFK, des paysages, des motos, Audrey
Hepburn, etc. Aux antipodes, un lustre en cristal illumine la salle.
Une
bouteille «du meilleur planteur» vous
est servie pour seulement une dizaine d’euros. La boisson alcoolisée des
Caraïbes offre un doucereux mélange de fruits, rhum et épices. Le serveur crie
« vous verrez ça passe bien ». En
effet, ça passe très bien même. Tatouages, dreadlocks, tee-shirt floqué
Jamaïque, le barman fait également parti de ce singulier spectacle. Pendant ce
temps, la clientèle très diverse afflue. Les rires et les hurlements des trentenaires
en costards-cravate, étudiants et même quelques sexagénaires ravivent la salle.
L’animation de la soirée, c’est un blind-test, dispositif hebdomadaire. Pas de
place pour le carcan habituel ! Ardoises et craies en mains, tout le monde
y participe.
Chez Etienne ou la
nette « impression d’être chez la mama ! »
21h,
l’heure du dîner sonne. « Va Chez
Etienne, m’a-t-on suggéré, tu auras
l’impression d’être chez la mama italienne ». Bon petit coin, pas trop
loin, pas trop cher. Situé dans le quartier du Panier, j’ai galéré à le
trouver : ils n’ont pas de téléphone. Au bout de 492 marches, 3 ou 4 « savez-vous où est la rue Laurette ? » et
1 kilo en moins, vous y êtes enfin arrivé.
Le
restaurant est traditionnel. Des photos, des vieux articles, des publicités
ornent les murs et des nappes à carreaux recouvrent les tables. Ne vous étonnez
pas de voir de fidèles habitués discuter vivement avec le patron. Fondé en
1943, c’est la 3ème génération résidente. Quand on aime l’ambiance
familiale, ici, on est servi. Un monde où ça bouge et ça crie, loin des
conventions.
A table,
la serveuse me demande ce que je veux boire. « On n’a pas grand chose » m’annonce-t-elle, très vite. Pour la
nourriture, j’ai quand même insisté pour voir la carte. Finalement, une liste
de 4 ou 5 plats à prendre seul ou à partager comme la pizza au fromage ou aux
anchois, les gnocchis frais, sauce tomate fraîche et boulettes et les supions
frits. Le personnel vient souvent s’assurer de la qualité de notre soirée. « C’est parfait ! » je rétorque
à chaque fois.
La soirée
se termine sur une note légère et sucrée grâce à une Panna cotta, là encore préparée par leur bon soin. Sortie
voluptueuse, la nuit ne fait que commencer.

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